Susan Gibney
Docteur Leah Brahms

Susan Gibney, donne vie au Docteur Leah Brahms, la femme tout près de devenir l'amour de Geordi La Forge, a fait forte impression dans Star Trek la Nouvelle Génération. Elle est aussi apparue dans Star Trek Deep Space Nine et a failli décrocher deux rôles de premier plan dans Star Trek Voyageur.

Susan Gibney 01 /  Leah BrahmsSusan Gibney a dû patienter avant de décrocher un rôle dans Star Trek,
 
Susan Gibney : « J'étais sur les rangs pour jouer les rôles de Marina et de Denise ! s'exclame t’elle. Dans la première saison, chaque fois qu'il y avait un personnage féminin à peu près de mon âge à jouer, on me rappelait... J'ai dû auditionner neuf fois avant qu'on m'accorde le rôle de Leah Brahms. Mais dans un sens, c'est aussi bien de m'avoir fait attendre pour m'attribuer un rôle aussi génial, et très riche. C'était vraiment un rôle fort. »
 
Composant avec ses déceptions, ses premiers échecs semblent ne pas avoir trop découragé Susan.
 
Susan Gibney : « Dans ce milieu, quand on vous rappelle encore et encore, c'est bien la preuve qu'on respecte votre talent et vos capacités. Tant de facteurs entrent en ligne de compte que vous ne faites pas toujours l'affaire. Mais cela ne doit pas vous démoraliser. En tout cas, en règle générale, être régulièrement recontacté est un beau compliment en soi.»
 
Pour son entrée en scène dans l'épisode « Piégés ! » de la troisième saison, elle était un hologramme, et son personnage se conformait à la vision qu'en avait Geordi La Forge. Sa deuxième apparition fut pour « L'enfant stellaire», l'année suivante, et nous faisions la connaissance de Leah elle-même.
 
Susan Gibney : Les producteurs ont reçu beaucoup de courrier à propos de cette femme. Les fans voulaient savoir d'où elle venait, quelle vie elle menait... On trouvait fascinant la perception que Geordi avait d'elle, et on pensait qu'il serait intéressant de découvrir qui elle était vraiment. Donc, non seulement je devais interpréter un hologramme qui accomplit des prouesses techniques, mais j'apparaissais également en chair et en os ! »
 
La «véritable» Leah n'appréciait pas du tout les fantasmes de Geordi à son propos, et leur relation débute sous de mauvais auspices. Était-ce difficile de reprendre le même personnage en lui attribuant une personnalité radicalement différente ?
 
Susan Gibney 02 /  Leah BrahmsSusan Gibney : « Eh bien, l'ordinateur avait produit une représentation correcte à 96%, je pense. Je me suis d'abord dit que je ne voulais pas jouer une femme aussi dure. Mais cela s'est très bien passé, en définitive. Au fond, je me suis juste demandé quel effet cela ferait de voir quelqu'un lié de cette façon à soi à son insu. Une vraie violation de son intimité... Je m'en suis donc servi pour rendre mon personnage encore plus crispé. »
 
Il fallut néanmoins retarder la réapparition de Leah, car Susan avait récemment été victime d'un accident.

Susan Gibney : « Juste avant l'épisode en question, j'avais décroché un rôle dans un film, dont le titre m'échappe ! Je crois que c'était le tout premier de Brad Pitt, ou quelque chose de ce genre. Une semaine avant le tournage, en sautant du haut d'un voilier, je me suis brisé la cheville. Je n'ai pas pu tourner. Ma déception a été si vive que c'est sûrement à cause de cela que j'ai préféré oublier le titre !

Puis les gars de Star Trek m'ont recontacté en me disant que Leah allait reparaître sur le devant de la scène. Je les ai prévenus que j'avais une jambe dans le plâtre. Je me suis présentée ainsi mais ils ont préféré attendre que je me rétablisse. Une semaine après l'enlèvement de mon plâtre, le tournage a commencé. J'avais toujours un appareil orthopédique, que je devais remettre chaque fois que j'étais hors champ. Dans le deuxième épisode, lorsque je marche, on voit que je boite encore ! »

Les deux épisodes de Susan dans le rôle de Leah Brahms étaient également des épisodes importants pour LeVar Burton, et l'actrice a adoré travailler avec lui.
 
Susan Gibney : « Je dois dire que c'était le partenaire le plus charmant et le plus merveilleux. En général, les jours de tournage, il n'enlevait pas son VISOR sur le plateau car cela laissait toujours des marques sur son visage, mais avec moi, il l'enlevait toujours afin que nous puissions mieux peaufiner nos dialogues en établissant des contacts visuels. C'étaient des scènes bien plus intimes que ce qu'il tournait d'habitude. Je pense que LeVar et moi avons su y insuffler notre propre sensibilité. II y avait dans tout cela quelque chose de très personnel, alors même que Leah était pourtant un être mécanique. Notre approche a été celle de deux êtres qui éprouvent une attirance mutuelle.»
 
Susan a ensuite refait une apparition dans deux épisodes de la quatrième saison de  Star Trek DS9.
 
Susan Gibney : «Au front » et « Paradis perdu », dans le rôle d'Erika Benteen, officier de Starfleet. Mais c'est venu après une déception majeure, car elle venait d'échouer à décrocher ce rôle du capitaine Kathryn Janeway dans la série suivante, Star Trek Voyayeur...
Quand je me suis présentée la première fois, la question de savoir si le capitaine serait un homme ou une femme n'était toujours pas réglée. Les producteurs s'inquiétaient d'avoir un Capitaine du genre féminin. La deuxième fois où je me suis présentée, on m'a jugée trop jeune pour incarner un Capitaine de Starfleet. C'est à cette époque qu'il fut question de Geneviève Bujold. Comme l'essai ne fut pas concluant, on fit de nouveau appel à moi. Là, on passa à un vrai bout d'essai, avec l'équipage entier et les rôles de la distribution finale. J'eus droit à quatre costumes différents, avec quatre styles de coiffure et de maquillage tout aussi différents. L'essai filmé a duré la journée entière: nous avons répété toutes les scènes du pilote. Une opération de cette envergure, coûteuse et mobilisant beaucoup de monde, était vraiment inhabituelle. Et je n'ai pas été prise ! Ma déception fut vive. Peu après, je fus sélectionnée pour tourner dans deux épisodes de DS9. J'étais plutôt surprise, autant plus que Leah est un personnage, très reconnaissable, et qu'on avait considéré ma candidature pour le rôle du Capitaine de Voyageur non recevable et ensuite pour Benteen. Avec Star Trek, on peut interpréter un extraterrestre puis passer sans problème à un autre personnage sans être reconnu et cela  grâce aux prothèses et aux maquillages. Mais dans mon cas, j'avais bel et bien joué deux personnages humains. Comme il s'agissait d'une série différente, on a dû penser que cela passerait »
 
Susan Gibney 03 /  Leah BrahmsBenteen était aux antipodes du docteur Leah Brahms, mais en sa qualité d'officier de Starfleet, elle restait une «professionnelle» jusqu'au bout des ongles. Qu'est-ce que Susan s'est efforcée d'apporter à son personnage pour ajouter à son jeu ?
 
Susan Gibney : « J'ai interprété tant de femmes professionnelles de tout horizon... Vous vous demandez toujours si elles ne finissent pas toutes par se ressembler comme deux gouttes d'eau... Mais ce n'est pas le cas. J'ai joué des juristes, des chasseurs de trésors, des médecins... Rien que des femmes au caractère bien trempé. Mais à chaque fois, quelque chose les distingue les unes des autres, c'est toujours l'occasion d'explorer une nouvelle facette de sa propre personnalité. S'investir dans son personnage, quel qu'il soit, c'est un peu se redécouvrir soi-même et apporter sa propre vision des choses. »
 
L'introspection du rôle de composition 
 
Susan Gibney : « Au sujet des militaires et des scientifiques de l'espace, je dirais une chose: il s'agit de toute façon de femmes qui sont, dans leur milieu professionnel, constamment en contact avec d'autres professionnels. Il n'y a a priori pas d'environnement privé, ni de place pour l'intimité. Et c'est bien ce qui était génial dans mes scènes avec LeVar, parce que les circonstances sortaient franchement de l'ordinaire. D'autres rôles ne manquent pas de moments vulnérables, bien sûr, ou de facettes très humaines. On essaie de les intégrer sans perdre en professionnalisme. Ensuite, le monde des sciences n'est pas celui de l'armée. Leah n'avait pas franchement l'esprit militaire typique. Elle était qui elle était, en charge des programmes qu'elle concevait, et avait une perception marquée d'elle-même. Mais avec Erika Benteen, cet officier zélé et loyal fait son travail en refusant de penser que ce qui se passe sous ses yeux risque de nuire à toute l'humanité... Elle refuse d'abord de s'opposer à quelqu'un qu'elle a toujours porté aux nues et veut continuer à prêter toutes les vertus à l'amiral Leyton. »
 
Si nous assistons aux conséquences du dilemme d'Erika Benteen, qui se débat avec sa conscience, nous ne la voyons pas lutter.
 
Susan Gibney : « On comprend que c'est finalement ce qui s'est passé, mais à aucun moment, on a eu l'occasion de suivre cette lutte intérieure. Et c'est bien le lot des vedettes invitées. L'épisode mettra toujours en avant les personnages réguliers. Vous, vous restez cantonné au rôle de faire-valoir. Si vous savez apporter à votre modeste participation de la profondeur, de la densité et de la sensibilité, alors vous avez fait votre travail. Mais vous êtes là pour soutenir l'action et l'émotion auprès des stars de la série. »
 
Susan Gibney 04 /  Leah BrahmsSusan a continué d'auditionner pour des rôles féminins dans les différentes séries de Star Trek.
 
Susan Gibney : « Je n'arrête pas de parler de mes échecs professionnels! J'ai aussi auditionné pour le rôle de la reine des Borgs dans Star Trek Premier Contact qui était un film génial ! J'étais aussi sur les rangs pour le rôle de Jeri Ryan, Sept de Neuf, j'ai même passé deux bouts d'essai pour cela. »
 
Mais Susan n'est absolument pas envieuse du succès de Jeri.
 
Susan Gibney : « Là, je reconnais que je suis définitivement hors course! En plus d'être une beauté sculpturale, Jeri a vraiment du talent. Sans parler de Kate Mulgrew... Alors, je ne me plains pas. Du reste, je ne saurais dire si j'ai vraiment eu beaucoup de chance, ou au contraire la poisse... Quoi qu'il en soit, j'ai continué l'aventure de Star Trek. Chaque fois qu'il y a du nouveau, on essaie de me réintroduire sur les plateaux ! »
 
Visionnage des épisodes
 
L'intérêt que porte Susan à Star Trek remonte à son enfance.
 
Susan Gibney : « J'ai sept frères et soeurs, dix années seulement séparant l'aîné du cadet. On peut dire que j'ai virtuellement grandi dans une école élémentaire ! Nous étions presque du même âge les uns les autres, ce qui faisait que nous aimions à peu près les mêmes choses, et Star Trek à définitivement fait partie de notre vie d'adolescents ! »
 
Le héros de Susan était le logique Vulcain du vaisseau, M. Spock.
 
Susan Gibney : « J'avais vraiment pris M. Spock comme modèle. Naturellement, tout le monde adorait le capitaine Kirk. Mais avec Spock, il y avait quelque chose... C'était peut-être parce que je venais d'une famille de dingues et de brailleurs. En tout cas, Spock était toujours tellement sage, doux, apaisant... Au début, je regardais STNG de façon sporadique, mais quand j'ai auditionné pour cela, j'ai eu tendance à suivre la série plus assidûment, histoire de me tenir au courant de tout ce qui se passait. Cependant, il y a eu une période où je ne pouvais plus regarder VOYAGER, à part le pilote ! Je refusais de visionner les épisodes avec qui que ce soit.»
 
Susan admire les producteurs de la franchise d'avoir choisi une femme pour capitaine dans la quatrième série de Star Trek.
 
Susan Gibney 05 /  Leah Brahms et Gordi La ForgeSusan Gibney : « C'était une idée fabuleuse ! Je suis déçue que les réactions du public n'aient pas été à la hauteur des attentes, mais je pense que dans les années à venir, cela restera dans les annales... un moment fort... Et je suis sûre que Star Trek trouvera le moyen de garder des femmes à des postes clés, en position de force. Dans les nouveaux scripts que je vois passer, il y a des milliers d'hommes pour deux femmes ! Et en général, il s’agit d'épouses, de petites amies ou de mères... J'aurais pourtant cru que nous n'en serions plus là. Mais au moins Star Trek a une fois de plus joué son rôle de précurseur, et c'est tout à son honneur.»
 
En dépit de son travail régulier pour la télévision, les premières amours de Susan restent le théâtre.
 
Susan Gibney : « En fait, mes agents étaient aux quatre cents coups avec moi, parce que, pendant deux ans, je n'ai pas participé à des programmes pilotes. Ce qui est important : c’est à ce moment précis que les nouvelles séries sont en cours de développement. Et tout cela parce que je voulais en revenir à mes racines: le théâtre ! »
 
La passion de Susan pour les planches l'a vu endosser des rôles dans des productions à succès, l'une des plus mémorables datant de l'an 2000.
 
Susan Gibney : « Je suis allée à San Francisco pour jouer le rôle principal lors de la première américaine de Indian Ink, une des toutes nouvelles pièces de théâtre de Tom Stoppard. Des semaines durant, il nous a aidé à monter la pièce, et c'était stupéfiant! Merveilleux. L'année précédente, j'avais aussi tenu le rôle-titre de Mary Stuart, et me voilà dans le Mark Taper Forum, l'un des plus grands théâtres de Los Angeles. J'ai participé à leur festival de nouveautés, où les jeunes auteurs dramatiques sont mis à l'honneur, justement, et leurs oeuvres montées. »
 
En se tournant vers l'avenir, Susan sera enchantée d'avoir la chance de participer de nouveau à la grande aventure de STAR TREK, sous quelque forme que ce soit.
 
Susan Gibney : «Tous ceux à qui j'en parle sont ravis de tenir un rôle dans Star Trek. Les acteurs de télévision veulent avoir au moins la chance d'ajouter leur pierre à l'édifice légendaire, d'une façon ou d'une autre... J'ai toujours porté Star Trek dans mon coeur. J'aime cette grande famille. Ce sont tous des gens merveilleux, et chaque fois que j'ai collaboré avec eux, j'en ai retiré des expériences de qualité. Même avec les essais filmés, qui peuvent virer au cauchemar, il y a toujours eu de bons côtés. Alors, je ne peux pas dire que j'aie le moindre regret. Quand je serai vieille et chenue, j'aimerais absolument continuer à jouer dans STAR TREK! »



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