DANS LES COULISSES
Le meilleur des deux mondes

Attaque antimatière

« Le meilleur des deux mondes » est l’épisode qui est régulièrement porté au panthéon des épisodes cultes de Star Trek The Next Generation.

Le meilleur des deux mondes se présentait sous la forme d’un épisode en deux parties d’une heure chacune. Son succès lança une mode qui ne se démentit pas tout au long de TNG et ce jusqu’au grand final de la série : « Toutes les bonnes choses ont une fin ».
 
Le réalisateur de cet épisode, Cliff Bode était loin d’en être à son coup d’essai !
En effet, on comptait à son actif : L’homme qui valait 3 milliards, Mission Impossible, X Files et TJ Hooker.
 
Cliff a le sentiment que le succès du « Meilleur des deux mondes » était dû au fait que toute l’équipe l’avait abordé avec une immense énergie créative.
 
Cet épisode faisait partie de ces instants de grâce où tout vous réussit.
La première partie constituait le final de la saison et c’est généralement le moment où tout le monde se débine. Mais là, c’est le contraire qui s’est produit : tout le monde s’est piqué au jeu et a fait son boulot dans tous les départements.
 
Réaliser un épisode en deux parties implique de créer un suspense apte à tenir le public en haleine. Avec « le meilleur des deux mondes », le public ne s’attendait pas à un épisode en deux parties. Les spectateurs n’avaient pas conscience que ce serait « à suivre » puisque c’était le premier épisode du genre.
 
C’est parfois un pari risqué de séparer les deux parties d’un épisode à suspens par une coupure de plusieurs mois, mais avec les acteurs réguliers de la série, cela n’avait rien de compliqué, ils boivent un petit café entre deux prises et hop cela repart et se glissent sans problème dans la peau de leur personnage.
 
Par contre avec les artistes invités c’est parfois moins évident, mais eux aussi se sont mis dans le bain avec enthousiasme, portés par l’esprit d‘équipe qui anime cette série depuis toujours. 

Créativité et ingéniosité 

Ce fut la deuxième rencontre avec les Borgs et la première fois qu’on offrait une vue détaillée de leur vaisseau.

Intérieur d`un cube Borg

Comme toujours, l’espace du studio réservé aux décors était restreint et Cliff dut mobiliser des trésors d’ingéniosité pour parfaire l’illusion à l’écran de l’immensité du Cube Borg.

Intérieur d`un Cube BorgCliff Bole : « Nous ne disposions pas d’un plateau énorme, alors ce que Marvin Rush (directeur de la photographie) et moi avons fait consistait à faire pivoter les acteurs, à en placer d’autres au même endroit et à modifier l’éclairage. 

Ainsi nous étions en mesure de pratiquement tripler la taille de notre plateau. Les cloisons flottantes, les grilles et les parois laissant filtrer la lumière jointe à des jeux de miroirs furent légions.

Quand nous avions de grands groupes de drones, nous trichions un maximum !! Nous évitions d’habiller les drone d’arrière plan de pied en cap parce que les séances de poses des prothèse prenaient des heures. Et lorsque les figurants se trouvaient à l’arrière plan on y voyait que du feu ! 

Picard assimilé !! 

Cliff Bole : « Un vecteur de choc pour le public était bien sur l’assimilation du Capitaine Jean Luc Picard.

Locutus le BorgPlutôt que de le rendre méconnaissable, nous avons choisi un maquillage et un costume beaucoup plus légers. Nous voulions que le public se demande si Picard était pleinement assimilé ou pas.
 
La performance de Patrick Steward dans la peau de Locutus fut remarquable. 

Cliff Bole : « Vous n’avez pas à diriger Patrick c’est un de ces professionnels en provenance du théâtre qui arrive toujours sur le tournage avec des idées à revendre et un objectif précis à atteindre. Tout ce qu’il vous reste à faire c’est avancer deux ou trois suggestions. 

Les drones Borgs

Cliff Bole : «  Ce sont des adversaires redoutables. Avec ce genre d’atout en main, il aurait vraiment fallu se forcer pour rater son coup !! Avec les Borgs nous partions du mal absolu,ils sont bien pire que les Klingons ou les Romuliens !!

Locutus et la Reine Borg

Ils ressemblent à une décharge ambulante avec leurs pièces détachées hétéroclites, ils sont semblables, tout en étant tous différents. Et comme il est très difficile d’identifier leur sexe, leur aspect androgyne les rend encore plus inquètant.

Evidemment, les Borgs incarneront les « méchants » du long métrage qui suivra : Star Trek First Contact qui fut un grand succès populaire.

Le meilleur des deux mondes » fut une de mes plus grandes réussites en tant que réalisateur, le défi consistait à monter un beau spectacle et nous avions tout pour le faire.

Un bon scénario, une distribution de rêve et pour Patrick un sublime changement de personnage. Si on additionne tout cela, je suis en droit d’affirmer que « Le meilleur des deux mondes » fut une de mes meilleures réalisations.




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